Art traditionnel de la méditation en mouvement

   Le Yoga de Samara conduit au bien-être, à la santé et à l’harmonie. Accessible à tous, cette méthode psychocorporelle est basée sur une attention particulière aux gestes, à la fluidité des mouvements et à la musique spécialement conçue pour l’accompagner, de manière à plonger profondément en soi-même.

   L’euphonie gestuelle du Samadeva se réfère aux sagesses anciennes qui intégraient le corps, le cœur, l’intelligence et l’esprit. L’élément fondamental de la pratique de ce Raja Yoga est l’attention : l’attention à ses gestes, à ses postures, à sa respiration … La pratique des mouvements euphoniques est aussi l’occasion privilégiée de revenir à soi, d’entrer en soi dans un lieu de calme, où l’on n’est plus perturbé par ses sensations, ses émotions, ses pensées – tout ce qui vient et qui passe – et où l’on contacte sa propre vitalité. Il s’agit d’une véritable méditation en mouvements, qui redonne joie et enthousiasme.

   Cette méthode a été mise au point par Ennéa Tess Griffith après qu’elle ait pratiqué pendant plus de 20 ans de nombreuses techniques psycho-corporelles orientales et occidentales. Ces techniques ont été associées à la « Science des mouvements», héritage de la civilisation de

   Samara qui date de moins de 4000 ans avant notre ère (et dont l’existence a été confirmée par de récentes fouilles archéologiques en Russie dans la région du même nom). Les connaissances issues de Samara seraient à l’origine des plus grandes civilisations telles que le védisme, les premières dynasties chinoises, l’Egypte, la Grèce antique…

   Idris Lahore – grand voyageur, médecin, maître de danse et poète -a parcouru le monde entier pour en retrouver les traces – notamment en Chine, et auprès des derviches Hakim du Kâfiristân, qui ont su dans le plus grand secret, préserver une partie de ces précieux savoirs – et il en transmet aujourd’hui inlassablement la quintessence au travers du Samadeva.

   Ayant lui-même expérimenté ces différentes pratiques, Idris Lahore , a permis à Ennéa Tess Griffith de faire de l’euphonie gestuelle une méthode cohérente et structurée, inspirée de ces traditions les plus anciennes, mais adaptée aux occidentaux d’aujourd’hui, plus stressés et sédentaires.

   Euphonie gestuelle du Samadeva signifie : (eu) harmonie (-phonie) du son ou de la musique et (gestuelle) du geste ou du mouvement, et Samadeva – terme d’origine persane utilisé par les derviches hindous – vient de (Sama) «être attentif et écouter». et (Deva) «les forces de la nature» ou « le sacré ».

   Le Samadeva propose donc de se mettre à l’écoute ce qu’il y a de plus sacré en soi, les forces de la nature, «celles du corps physique, et aussi celles de la conscience, de l’environnement, de la manière de se nourrir et de vivre». C’est un savoir-vivre et un art du bien être et de la santé qui comporte au moins 9 branches, ce yoga relevant de la branche psycho-corporelle.

   Plus concrètement, l’euphonie gestuelle est une pratique psycho-corporelle, qui semble allier à la fois des techniques issues de l’Orient – comme les Yoga, le Zen, le Taï Tchi Chuan, le Qi Gong –, et de l’Occident – telles la relaxation, le stretching, l’eurythmie … – mais aussi quelques mouvements plus dynamiques comme les danses dissociées, ou encore accessoirement le Sama, la danse des planètes, la danse des derviches tourneurs de Rumi.

   Mouvements lents, asymétriques, exercices d’étirements, Arkana (mot signifiant en persan “processus de transformation”). ou exercices plus dynamiques, sont toujours effectués avec une grande attention, en respectant son propre rythme et ses limites, sans se comparer aux autres.

   Anciennement baptisé Yoga derviche, l’euphonie gestuelle réindique depuis novembre 2015 ses sources plus anciennes à travers l’appellation « Yoga de Samara« . Il s’agit en fait du premier niveau du Yoga de Samara, puisqu’à cette même période, Idris Lahore en introduisait le niveau supérieur : l’euphonie posturale du Samadeva ou Soul Yoga de Samara. Certains professeurs ont commencé à se former depuis juillet 2016 au Soul Yoga de Samara, et sont susceptibles d’en proposer maintenant une séance type.

Idris Lahore in «Samadeva, la médecine des derviches», Sciences et Conscience

n°17, printemps 2005, numéro spécial Idris Lahore

Les effets

Bien qu’il ne s’agisse pas d’une gymnastique à proprement parler, la branche gestuelle du yoga derviche exerce aussi ses effets sur les muscles, en éliminant les tensions superflues et en leur donnant le tonus nécessaire à l’activité.

   Mais il agit surtout sur l’équilibre physique et psychologique, le sommeil, la concentration, la mémoire et tous les organes. Son action de détente physique et psychique en fait une méthode anti-stress efficace permettant de préserver son capital santé par une pratique régulière.

   La pratique des mouvements euphoniques contribue à une meilleure circulation de l’énergie vitale dans l’organisme, mais aussi à l’harmonisation des fonctions physiques, émotionnelles et intellectuelles.

   Toute émotion (ex-movere, mouvement vers l’extérieur) a en effet un aspect psychique – le ressenti – et un aspect physique, sa manifestation ; au delà de la perception que nous en avons, nos mouvements et nos gestes sont ainsi l’expression de nos émotions et de nos pulsions fondamentales ; inversement, les mouvements influencent émotions et pulsions, et il est possible de rééquilibrer la vie émotionnelle à partir d’une action sur le corps.

   Par ailleurs les découvertes récentes en neurobiologie sur les effets de l’attention, l’action des mouvements asymétriques, le rôle de la musique, la perception directe du lien entre mouvement et émotion, etc. montrent que tous concourent à la création de nouvelles connexions cérébrales, permettant des gestes plus justes, des émotions plus adaptées, de meilleures capacités de concentration et de mémoire.
De même, la psycho-neuro-immunologie, met en évidence les liens moléculaires entre le psychisme (pensées, émotions, sentiments), le système nerveux et tous les systèmes du corps (immunitaire, hormonal,…)
Cela donne un éclairage scientifique, s’il en était besoin, à ces savoirs ancestraux.

   Ajoutons à ce propos que le mode d’apprentissage essentiellement procédural de l’euphonie gestuelle, par imitation donc – mode d’apprentissage quelque peu oublié dans nos sociétés modernes trop intellectuelles – permet de libérer progressivement les centres du mouvement du contrôle excessif qu’exerce sur eux le cortex cérébral, et de rendre parallèlement celui-ci plus disponible.
Et surtout, l’euphonie gestuelle du Samadeva permet de reprendre contact avec son propre corps.

   Les mouvements du corps sont l’occasion de se mettre à l’écoute de ses mouvements intérieurs, et de débloquer certaines tensions physiques et psychologiques avec respect et douceur.
   Cette présence à soi et aux mouvements, permet de mieux se comprendre et de mieux se connaître. Ensuite, les effets équilibrants, structurants et thérapeutiques de la méthode permettent aussi d’entrer dans une relation plus harmonieuse avec les autres.

Idris Lahore en exprime ainsi l’esprit :

«ce que nous ne pouvons pas découvrir à travers notre corps, nous ne pourrons le découvrir dans aucun lieu du monde. Il s’agit de développer une philosophie au coeur de la vie, par la pratique de l’attention et du lâcher-prise, permettant ainsi de nous libérer de nos pensées, de nos émotions et de nos actions conditionnées, ce flux incessant qui nous recouvre, nous obscurcit, nous divise et nous rend aveugles et sourds à la vraie Vie… Etre l’observateur de ses pensées, de ses émotions et de ses actions sans se prendre pour elles… Que ce soit dans la méditation ou dans les mouvements lents, être attentif dans le calme de la présence… Alors le silence intérieur peut s’installer et une ouverture à une réalité de nature plus subtile devient possible… »
   Devenir attentif, rester dans le calme de la présence même si on danse avec intensité, apprendre à faire comme si c’était pour la première fois un geste qu’on a fait 100 fois et donc rester vivant, s’entrainer à revenir ici, maintenant, d’instant en instant, comprendre ensuite qu’on peut faire de l’euphonie gestuelle même quand on fait la vaisselle, découvrir la joie de se sentir exister et aussi avec les autres, voilà ce que propose cette précieuse science des mouvements qui nous vient du fond des temps… Oui, oui !